Patiemment arasés par les glaciers, les sommets du massif de Dovrefjell se font souvent dodus et leur allure débonnaire contraste avec la nature sauvage qui leur sert d’écrin. La toundra y déroule son tapis sous les pattes et sabots d’une faune déjà typiquement arctique dont le boeuf musqué (Ovibos moschatus). En automne, le parc national de Dovrefjell révèle une palette de couleurs inattendues.
Parcourir les grands espaces de ces hauts plateaux norvégiens assouvi ma soif de liberté et de vie sauvage. Surprendre au détour d’une colline, paissant dans toute sa tranquille puissance, le seigneur des lieux émerveille mes sens. Un sentiment de plénitude à vivre dans cette toundra les derniers instants de l’automne avant que les vents de l’hiver ne déchaînent leur fureur.
Fin janvier début février, alors que le soleil recommence timidement à réchauffer le paysage encore prisonnier de la neige, je retourne à la rencontre de ce drôle d’animal résistant obstinément à la longue et froide morsure de l’hiver. L’adaptation du boeuf musqué au rigoureux climat arctique me fascine, mais son avenir s’assombri: comme d’autres animaux, il subit de plein fouet les effets du changement climatique.